En collaboration avec le Magazine Protégez-vous. Rédigé par Emmanuelle Gril. 3 décembre 2024.
Ce n’est pas souvent facile de trouver la discipline nécessaire, mais quand le 31 décembre est à nos portes, je tente toujours de mettre de l’ordre dans mes factures et mes affaires financières. Pour me motiver, je me dis que mon portefeuille me remerciera l’an prochain, lorsque je recevrai mes avis de cotisation… Voici ce qu’il faudrait faire avant que les 12 derniers coups de minuit aient sonné.
Cotiser à ses REER
Bien sûr, il est toujours possible de cotiser à vos REER durant les 60 premiers jours de l’année pour que le montant soit pris en considération dans la déclaration d’impôt de l’année précédente (date limite le 1er mars 2025 pour les cotisations de 2024). Toutefois, ce n’est pas ce que recommande Jean-François Vinet, planificateur financier et conseiller en placement Gestion de capital Assante ltée. « En raison des échéances fiscales, les comptables et les professionnels des services financiers sont souvent très occupés à cette période de l’année. On risque donc d’avoir des difficultés pour obtenir l’information et savoir quel serait le montant optimal à cotiser dans ses REER afin de réduire sa facture fiscale », prévient-il. Sans compter le fait qu’il est plus avantageux de cotiser toute l’année et non pas une fois par an, au dernier moment sous le coup de la panique !
Effectuer un retrait dans son CELI
Vous pensez retirer temporairement des montants de votre CELI en 2025 pour acheter une auto, réaliser un voyage ou effectuer des rénos ? Faites-le avant le 31 décembre 2024 ! Pourquoi ? Parce que vous pourrez récupérer vos droits de cotisation et recontribuer à votre CELI dès le 1er janvier 2025. « Admettons que vous ayez déjà maximisé votre CELI et que vous ayez besoin de 20 000 $ pour acheter une voiture en 2025. Vous savez aussi que, l’an prochain, vous toucherez un bonus qui vous permettra de rembourser cette somme. Dans ce cas, retirez l’argent de votre CELI sans attendre. Ainsi, dès le début de l’année prochaine, vous récupérerez vos droits de cotisation et pourrez recontribuer pour compenser le retrait », explique Jean-François Vinet. En revanche, si vous passez la date du 31 décembre 2024, vous devrez attendre jusqu’au 1er janvier 2026 avant de récupérer vos droits et pouvoir rembourser ce montant. Pendant ce temps, votre argent ne fructifiera pas à l’abri de l’impôt.
Rattraper le temps perdu dans le REEE
Le Régime enregistré d’épargne-études (REEE) aide à mettre de l’argent de côté pour les études postsecondaires de vos enfants. Il faut savoir que ce véhicule d’épargne permet de bénéficier d’intéressantes subventions de la part des deux paliers de gouvernement. Un cadeau — c’est plutôt rare par les temps qui courent — dont il serait bien dommage de se priver. « Sur le terrain, on constate que, lorsque l’enfant est en bas âge, les parents n’ont pas toujours les moyens financiers nécessaires pour maximiser le REEE. Mais ils disposent généralement de davantage de liquidités quelques années plus tard, quand le jeune a 10-12 ans. Il est alors possible de rattraper le temps perdu en cotisant 5 000 $ par an au lieu du plafond annuel subventionnable normal de 2 500 $ », indique Jean-François Vinet. Et on reçoit du même coup les subventions gouvernementales auxquelles on n’avait pas eu accès durant les années où l’on n’avait pas cotisé.
Réaliser les pertes en capital
Si vos placements ont affiché des pertes en capital, réalisez-les en 2024 afin de réduire vos gains en capital imposables dans votre prochaine déclaration d’impôt. « Examinez votre portefeuille de placements avec votre conseiller afin de voir s’il serait pertinent de céder des titres qui connaissent des pertes non réalisées avant le 31 décembre », suggère Jean-François Vinet.
Sachez que les pertes de 2024 peuvent être reportées sur les trois années précédentes et permettent donc de compenser les gains passés. En réduisant les gains en capital d’années antérieures, vous pourriez même recevoir un remboursement d’impôt supplémentaire. Aussi, puisque la déduction pour perte en capital n’expire pas, il est possible de l’utiliser plus tard.
Bon à savoir : sachez qu’il y a des délais à respecter si vous vendez un titre et provoquez une perte pour ensuite racheter le même titre. C’est ce que l’on appelle une perte apparente, et le fisc n’aime pas ça ! Avant d’effectuer ce type de transaction, consultez un professionnel pour vous assurer de procéder dans les règles.
Effectuer les dépenses importantes et réclamer ses factures
Vous êtes travailleur autonome ? Si vous prévoyez devoir effectuer un achat important dans les prochains mois, par exemple acheter de l’équipement, faites-le avant le 31 décembre. De cette façon, vous pourrez intégrer ce montant dans les dépenses d’entreprise de 2024, ce qui contribuera à réduire votre revenu imposable pour cette année fiscale. « Vérifiez auprès de votre comptable, car pour certains équipements, une période d’amortissement s’applique. Il pourra vous indiquer ce qui serait le plus avantageux dans votre cas », note Jean-François Vinet. Et surtout, n’oubliez pas de conserver toutes vos factures !
Ouvrir un CELIAPP
Comme son nom l’indique, le Compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété (CELIAPP) permet d’accumuler des sommes qui fructifient à l’abri de l’impôt afin d’acquérir une première propriété. En prime, les montants versés dans ce régime sont déduits des revenus imposables. Autrement dit, c’est le beurre et l’argent du beurre.
Ce régime a ceci de particulier qu’il doit avoir été ouvert afin que les droits de cotisation s’accumulent, ce qui n’est pas le cas du REER et du CELI.
Si vous vous qualifiez pour ouvrir un CELIAPP, ne tardez plus afin de pouvoir cumuler les droits de cotisation de 2024 et, dans quelques semaines, ceux de 2025. Vous disposerez ensuite de 15 ans pour utiliser ces sommes dans le but d’acheter une propriété. Si vous ne réalisez pas ce projet au terme des 15 années prescrites, vous pourrez transférer les montants de votre CELIAPP dans un REER, et ce, sans impact fiscal.
Retirer des revenus de pension
À partir de 65 ans, vous pourrez bénéficier du crédit pour revenu de pension du fédéral et du crédit pour revenus de retraite du Québec. Mais, pour y avoir droit, encore faut-il recevoir un tel revenu. Or, il faut savoir que, dans ce contexte, la rente de la RRQ, la pension de la Sécurité de la vieillesse (SV) et le Supplément de revenu garanti (SRG) ne sont pas considérés par le fisc comme des revenus de pension. « Il pourrait donc être avantageux de convertir une partie de vos REER en FERR, de retirer une somme de ce dernier avant la fin de l’année, puis de profiter de ces crédits pouvant atteindre 2 000 $ dans la prochaine déclaration d’impôt », propose Jean-François Vinet.
Un dernier conseil : n’attendez pas minuit moins une pour mettre ces bonnes pratiques en application.
AVIS DE NON-RESPONSABILITÉ IMPORTANTS
Jean-François Vinet est un planificateur financier et conseiller en placement chez Gestion de capital Assante ltée. Les opinions exprimées sont celles de l’auteur et pas nécessairement celles de Gestion de capital Assante ltée. Veuillez le contacter au 514-475-1167 ou prendre un rendez-vous virtuel pour discuter de votre situation particulière avant d’agir sur la base des informations ci-dessus. Gestion de capital Assante ltée est membre du Fonds canadien de protection des investisseurs et de l’Organisme canadien de réglementation des investissements.